J'avais le projet de continuer ma descente de EV3 jusqu'aux Pyrénées, mais ça ne va pas le faire car ça rajoute une dizaine de jours de voyage et je ne suis pas certain que les vacances familiales puissent être sacrifiées sur l'hôtel de mon plaisir personnel.

Flow vélo, avouez que ça sonne bien en bon globish. On a l'impression que c'est faisable sans pédaler. J'en ai beaucoup entendu parler sur les groupes de voyages à vélo. De Thiviers à Fouras en longeant la Charente, c'est sûr,  c'est plus plat que ces 2 derniers jours. 

Angoulême, c'est peut-être une jolie ville, mais l'itinéraire permet juste de découvrir les zones industrielles. Etonnant, on touniquote dans des ribines improbables, sans passer devant le moindre bar, aucune odeur de croissant pour réveiller les papilles, aucun beau point de vue pour garder un souvenir de la ville. A croire que les instigateurs de cette flow vélo ne souhaitent pas faire connaître le patrimoine local. Et le temps qui passe à l'orage n'incite pas à tenter sa chance au pif. 

Heureusement,  il y a Maps me pour m'indiquer une supérette. C'est un long détour,  mais je préfère anticiper pour faire le plein de nourriture car je ne sais pas ce qui m'attend.   Ce n'est pas le couple d'allemands un peu désemparés que je vais rencontrer alors que je me restaure vers 13h qui va me jeter la pierre. Rien, mais absolument rien, pas  le moindre commerce sur 30 kms.  Avec un peu d'humour lui me dit pouvoir vivre sur ses réserves quelques heures. Maps me va me permettre  de le tirer d'affaire.  Juste avant que la porte ne se ferme, ils vont pouvoir trouver la dernière baguette de pain dans une boulangerie . Pain sec peut être, mais il est tellement content qu'il offre une lichette d'huile à la chaîne de mon fier destrier. 

Direction le camping de Cognac en suivant plus ou moins la Charente. Les orages ont parfois détrempé les pistes agricoles  et le vélo est complètement crassous. . Parfois un arbre tombé obstrue le chemin, obligeant à décharger pour porter le matériel. Je ne vais pas très bien dormir car il y a de la viande saoule à proximité, des travailleurs en déplacement peu au fait des bons usages dans un camping. 

Cognac, en longeant les quais, puis Saintes au milieu des champs de jeunes plans de vigne. Comme hier, pas un commerce en vue. Si on ne trouve ni bar, ni boulangerie, j'imagine ce que ce doit être pour trouver un toubib. Il me faudra l'aide d'un cycliste local pour trouver une boulangerie qui a déserté le bourg et s'est installée au bord d'une route passante, condition de sa survie. Il me confirmera que la Flow vélo a été tracée par des édiles locaux peu au courant des pratiques de randonnée à vélo. Ce qui explique ces pistes agricoles impraticables sous la pluie et le peu de commerces de proximité. Mais il y a aussi des zones de canaux qui valent des points.

Saintes, jolie ville aux quais bien agréables avant de replonger dans les marais en direction de Rochefort et son camping municipal. Cette fois , je vais faire le tour complet de la ville par l'est. Avantage: on traverse la ville et les anciens ateliers de cordages. Soirée fort sympathique avec un jeune couple Chloé et Louis qui partent vers le Portugal avec des vélos électriques couverts de grands panneaux solaire. J'ai un emplacement standard. Grosse dépression annoncée pour la nuit et toute la matinée. J'envisage de rester une journée, le temps que le pot au noir dégage, mais la direction du camping refuse ma demande de prolongation.  C'est un camping de curistes, et certains retiennent le même emplacement d'une année l'autre, jusqu'à 3 ans à l'avance. Je ne fais pas le poids. Départ à 12h30 sous la pluie, matériel trempé et cycliste trempé tout pareil. Mais... le vent est légèrement favorable, et ça, c'est super. Je connais la route vers le nord. Arrêt La Rochelle , puis camping à Marans. Nous sommes une bonne vingtaine de cyclos et la soirée popote dans la salle commune avec 3 femmes qui voyagent en solo est très agréable. Et les bonshommes ? Ben à la maison, pourquoi ? Elles ont bien raison.

Fin de la Flow vélo, place aux photos. 

La Charente

Je crois qu'il va falloir porter le vélo et le corniaud.

Des amis, qui marchent à la baguette. Ephémère mais sympathique rencontre.

C'est moi qui choisi le menu ce soir.

Moi, quand je serais grand, je voudrais être jeune. 

Chloé et Louis sont des amours, ils ont trouvé un vin à ma mesure.

Un autre modèle très technique en arrivant au camping de Marans.