J'ai du ajouter une ficelle à mon pantalon, signe révélateur de la consommation d'énergie. Nuit un peu chahutée, il est tombé des hallebardes vers 1h00. Mais le navire n'a pas sombré. Hier soir, J'ai passé un moment agréable avec Joe et Caroll. Les petits jeunes qui découvrent le tourisme à vélo. Pas de cuissard, des vélos et sacoches de ville, juste une carte guide de EV15. Rien pour cuisiner, on gonfle les matelas à la bouche et la tente a 25 ans.

À 74 ans, Joe, artiste à Rotterdam est d'un optimisme à toute épreuve. Nous allons faire un petit bout de route ensemble, en particulier la traversée de Strasbourg où nous devons faire appel à la technologie pour nous en sortir. Pourtant je connais la ville, mais il y a trop d'indications pour nos petites cervelles.  Petit café à la sortie de la ville avant d'entrer dans le bois de la piste des forts. Ligne Maginot ? Je vais les perdre car ils roulent pendant que je fais les courses. Nous nous retrouvons au camping où ils ont décidé de dormir. Pour moi, 50 Kms, c'est insuffisant. Je continue seul vers le nord. Le fléchage dit à gauche, alors que la carte dit à droite.la EV15 a du évoluer, mais pas dans le bon sens car le fléchage propose désormais de suivre la nationale et non le Rhin. La route le long du fleuve est interdite à toute circulation mais je passe outre. Je vais longer le fleuve pendant 30 kms et je m'aperçois que les cyclistes, pêcheurs, camping caristes font comme moi. Une interdiction de circuler inexplicable.

Camping municipal de Seltz, pompe à fric pour la municipalité, 12 € la nuit, rien pour charger le matériel, et des Allemands qui occupent l'espace. Mais il fait beau et demain j’envahis l'Allemagne.

 Moment d'inquiétude...un guet-apens ?

22 juin Seltz Spire

 Coup de mou ce matin, j'ai envie de faire la grasse matinée, allez, je reste dans mon duvet jusque 9h00, chiche. C'est ce qui me trotte dans la tête à 6h00, envie de repos qui a tenue  1/2 heure. La journée est annoncée moche. Mais faut y aller, à la conquête de l'Allemagne. D'abord les courses dans le patelin de Seltz car je ne sais pas comment fonctionnent les commerces chez nos voisins et dans ma tête on est dimanche ! Petit café côté français dans un magnifique restaurant qui est le dernier avant la douane.  La frontière est matérialisée par une toute petite plaque ( voir photo). Et bien évidemment il n'y a pas de douaniers. La zone est faite de marais et est très humide, il doit y avoir des moustiques ... Je vais rouler vite pour qu'ils ne m'attrapent pas !

La première ville allemande Wörth am Rhein sera la plus compliquée. J'identifie mal le fléchage qui n'a pas de rappel et qui ne correspond pas à la trace que j'ai chargé sur mon GSM. Il y a une usine Mercedes qui fabrique des camions et je fini bloqué devant une grille fermée le long du Rhin. Même les Allemands s'y perdent car nous sommes quelques-uns à chercher l'issue de secours. Après quelques errements je retrouve un panneau qui me remet sur le droit chemin.  La berge est inondée par endroits et des oies broutent en nombre et font beaucoup de bruit à mon passage.

Je vais longer le Rhin sans trop le voir et pique niquer dans une zone assez loin des marais pour éviter les moustiques. Premier mauvais café allemand aussi. Heureusement la bière du soir sera meilleure. Quelques kms avant Spire, le ciel me tombe sur la tête, une vrai douche tropicale. Je veux m'abriter sous  l'auvent d'un chalet dans le bois, mais il y a une colonie de moustiques qui m'attend. Tant pis, je roule sous les hallebardes. Le temps se lève avant de rentrer dans la ville. Première surprise, ce qui est annoncé comme camping sur maps-me est un camp en dur géré par un club. Pas de place pour les itinérants. Heureusement une personne bienveillante va m'orienter vers un camping old style tenu par une mamie à quelques centaines de mètres .  L'orage reprend mais la tente est montée.  Pas de wifi, des douches spartiates, mais c'est ça aussi le voyage . Mais il y a un voisin sympa, musicien. Et une belle auberge à proximité ou je vais déguster ma première bière allemande. Seule erreur, je me crois le dimanche et j'oublie de faire des courses pour... demain dimanche.

Dernier bar avant la frontière.

Passage de la frontière, matérialisée par ce clou dans la route.

Gare aux dérapages incontrôlés.

Premier café allemand, il n'est pas top, mais le cadre compense.

23 juin Spire Gustavburg

Première vraie journée en Allemagne un peu décevante. Depuis la frontière, je passe beaucoup de temps à contourner des zones industrielles. Basf, Ford, Mercedes, entre la chimie et la mécanique, le bord du fleuve est bien occupé.Et la partie touristique est réduite à pas grand chose.

Ce matin au départ de Spire, j'ai voulu aller faire mes courses pour le journée. C'est dimanche, eh oui, mon gars et ma gibecière est vide... Pas de supérette ouverte. Je doit me rabattre sur une station service ou je vais trouver des pâtes déshydratées et d'autres cochonneries dans le genre qui me permettront de passer la journée.  Heureusement à Rheingoheïm une cafétéria bien fréquentée et bien achalandée me permettra de me faire mon café / pain au chocolat, mais aussi d'acheter du pain et un gâteau pour compléter mon repas de midi.

Je vais manger au bord du fleuve. Debout, car il n'y aucune aire de pique-nique sur des kms. C'est vraiment le Rhin industriel. Un jeune allemand voyageur en Génésis croix de fer va venir faire la causette ( mon anglais va s’améliorer au fil des jours et des rencontres) Pour lui c'est semoule à couscous qu'il met à tremper dans une gourde et qui se fait naturellement au soleil en cours de journée et pain/pâte à tartiner cacahuète. On se débrouille comme on peut car en plus de la nourriture, pas facile de trouver des points d'eau alors que la température monte.

C'est dimanche et il y a beaucoup de familles au bord de l'eau. Il y en a même qui se baignent !!! Quand je vois la chimie en amont, j'ai des boutons rien qu'à l'idée de faire trempette.  Pause bière dans une guinguette ou on me propose gentiment de refaire le plein de mes gourdes en eau fraiche.

Reste à trouver un camping. Ce sera compliqué car il n'y a que des camps d'automobile club ou autres (camp de nudiste). 5 tentatives et à chaque fois porte close, y compris sur des emplacements référencés camping sur google. 130 kms... je commence à désespérer quand je rentre dans un nouveau camp qui ressemble aux autres.  A un bout, un carré d'herbe me tend les bras et il y a une autre tente. L'accueil est fermé, mais je peux camper m'assure le jeune qui occupe un bout de pelouse. Il y a une foire au vin dans le coin et il est commercial. Le patron n'est pas là et ce sera donc gratuit. Un voisin résident de l'espace campeur nous tire une rallonge électrique pour charger le GSM et le GPS.  Et il y a une super taverne à proximité,  et donc une super weissbier pour étancher la soif.

Soirée très bruyante, le camping est juste sous les ailes des avions qui atterrissent à Francfort. Un avion toutes les minutes. Çà s'arrête à 23h00 et ça reprend à 5h00. Je vais dormir vite et partir tôt ! Mais demain, c'est le Rhin romantique, je ne vous dis que ça.

Spire, joli centre ville.